Interview Loucas SOETENS

1/ Vous avez obtenu votre diplôme de BPJEPS en juin dernier et depuis septembre 2020, vous êtes coach au QG Training aux côtés de Pascal Soetens, votre père.
Quels enseignements en tirez-vous ?

Cela fait 4 ans que je travaille avec mon père, depuis la création du QG Training en 2016. Je suis Coach Sportif depuis septembre 2020 suite à l’obtention de mon diplôme BPJEPS. Avec mon père, on se complète, on se comprend bien. J’ai un regard nouveau sur de nouvelles méthodes sportives émergentes.

Au QG, nous avons des adhérents aux profils très différents (jeunes, seniors, personnes atteintes de handicap). Nos méthodes sont adaptées à chaque profil et remaniées à notre manière. Mon père m’apporte beaucoup de compétences. Même si la relation père / fils / patron n’est pas toujours facile, mon père a de nombreuses valeurs et regorge de projets ambitieux. Ses idées foisonnent ; je m’en inspire, je le suis dans ses idées. Il m’a donné beaucoup de confiance en moi, m’a fait gagner en prestance dans mes cours. Je suis plus calme que lui, je l’apaise. Je suis encore plus carré qu’avant.

Je suis issu d’un Bac Agricole. J’ai touché à tout, je suis très polyvalent, maniable. Mon père m’a poussé à faire une licence Staps (parcours universitaire) et aujourd’hui, il me pousse à obtenir encore plus de diplômes (Nutrition, Crossfit Levels 1 et 2) afin de sécuriser mon avenir. Les diplômes, tu les as, à vie ! Mon père m’apporte un peu plus de rigueur, apprend à me canaliser, m’amène là où je n’aurais jamais imaginé aller. J’apprécie fortement qu’il me pousse et m’amène encore plus haut.

2/ Décrivez-moi un peu le concept et les atouts de la méthode « 100% Coaché » créée par Pascal.

La méthode « 100% Coaché » n’existait pas à l’époque. On a lancé le concept ! On a proposé une méthode qui améliore fortement le Crossfit en général. On s’adresse à tous les âges dans le pur plaisir du sport. Il n’y a pas que la performance. Ce qui compte, c’est la qualité du mouvement. On propose des séances d’une heure pour se faire plaisir, dans une bonne ambiance, conviviale et en même temps très cadrée. On pousse la personne à donner le meilleur d’elle-même à chaque séance. Les adhérents ont très vite adhéré à la méthode 100% Coaché. Au fur et à mesure des années, nous avons rajouté de nombreux cours. Tout doucement, le Cross-Boxing est venu s’intégrer à la méthode. Ne pas oublier que le Cross-Boxing a été créé par mon père.

En quoi cela consiste ?

On récupère une séance de cross-training, on rajoute des mouvements de boxe. On fait travailler le haut du corps. C’est un mélange de gymnastique, de renforcement musculaire, de cardio et de musculation. En 2017/2018, j’ai amené de l’haltérophilie dans les cours : 1 à 2 séances environ afin d’être en phase avec la technique du mouvement, puis j’ai fait monter la difficulté d’un cran. On a mené des tests sur des personnes âgées qui avaient des problèmes de dos assez sérieux. Après 6 mois de pratique, nous avons pu observer des résultats très probants. Les personnes qui se sont essayées à la pratique n’avaient plus mal au dos. Le QG est une salle familiale et conviviale. On questionne beaucoup nos adhérents pour connaître leurs centres d’intérêt, leurs habitudes, leur affinité avec le sport ; savoir s’ils ont été blessés par le passé, si ce sont des sportifs de haut niveau, s’ils font des cours collectifs. Un bilan d’aptitudes est effectué pour chaque adhérent. Aujourd’hui, on constate que personne n’a jamais été blessé au QG. Aucune entorse, aucun problème de dos. Les gens peuvent venir tous les jours s’ils veulent mais l’important c’est la récupération, l’alimentation et les étirements. Nous les prévenons que si ces 3 paramètres ne sont pas respectés, ils s’exposent à des problèmes physiques.

Je m’aperçois que le yoga revient dans les salles de Cross-Training ; intéressant sur un plan mobilité. A voir si un jour, le QG intègrera des séances. Au QG, nous nous évertuons à remettre à l’esprit de nos adhérents les gestes systématiques que nous faisions naturellement dans notre enfance (descendre au sol en squats et non en courbant le dos). Savez-vous qu’un enfant de 3 ans effectue des squats naturellement quand il veut ramasser un objet au sol ?

3/ Si vous deviez citer 5 valeurs de sportivité émergentes de Pascal, ce serait…

  • Compétiteur
  • Force
  • Assiduité
  • Performance
  • Educateur

4/ Selon vous, qu’est-ce qui fait la différence entre un bon et un mauvais coach sportif ?

Un bon coach, éducateur sportif doit être formé dans toutes les disciplines sportives. Il doit connaître concrètement les sports collectifs et individuels, avoir pratiqué des séances type musculation, haltérophilie, programmes… avoir testé de nombreuses méthodes, disciplines sportives à différents niveaux (régional, mondial). Il doit être assidu dans son travail, « hyperfocus » sur la manière d’apprendre ses cours. La connaissance de la physiologie, anatomie, nutrition est essentielle. Il doit acquérir obligatoirement une logique sur plein de détails du corps. La maîtrise de la biomécanique, la science du mouvement, dans un souci de précision infime. Il doit toujours être de bonne humeur, cultiver des pensées positives et toujours montrer la meilleure partie d’ellemême. La bienveillance est le maître-mot. Ne jamais oublier d’où l’on vient. Entretenir son corps, le gainer quotidiennement est fondamental pour montrer l’exemple aux adhérents. Nous représentons leur modèle en quelque sorte. On doit être hyper technique, on doit maîtriser les définitions musculaires. Un bon coach va tester beaucoup de méthodes, de niveaux de sportivité pour toujours être au top et savoir de quoi il parle. Le gainage est une étape importante dans le processus sportif. Un bon coach est toujours carré, propre sur lui. Il doit faire preuve d’intelligence : toujours être dans l’empathie. Un coach a des diplômes. Sur les réseaux sociaux, on voit fleurir de nombreuses personnes qui osent s’improviser « coach » alors qu’ils ne sont pas diplômés, c’est très énervant. On a des cours d’anatomie qui durent 3 heures, ce n’est pas rien ! Il faut les absorber ! Un mauvais coach est celui qui prend la grosse tête, qui se vante, qui ne se préoccupe pas de ses adhérents, qui pense davantage à l’argent qu’à transformer la personne en bien, dans la création d’un nouveau corps. Le QG Training est une salle qui prône le côté collectif mais en même temps personnalisé. On ne laisse personne de côté. On se bat pour que nos adhérents atteignent leurs objectifs (perte de poids, gain de muscles…). Je suis heureux quand je réussis à faire progresser les personnes, à les transformer physiquement. C’est une réelle satisfaction personnelle.

5/ Quelles sont les expertises que vous souhaitez développer demain au QG Training ?

Faire appel à un coach en nutrition, à un masseur kinésithérapeute par exemple ou autres experts ? Nous sollicitons parfois, après les séances, une Kiné Ostéopathe qui gère les athlètes de haut niveau. Les adhérents apprécient l’intervention de personnes professionnelles extérieures. Nous avons fait appel récemment à une nutritionniste qui aide les adhérents à combiner un équilibre alimentaire avec les séances de sport, en recommandant des produits minceur et récupérateur. En 2021, nous souhaitons continuer de nouveau à développer les partenariats, collaborer avec les professionnels de santé : ostéopathe, kiné spécialisé dans la voute plantaire, nutritionniste… Nous souhaitons travailler demain avec d’autres marques spécialisées dans la musculation et l’haltérophilie, créer une ligne de vêtements… Ma volonté est de continuer d’organiser les QG Games pour les personnes de l’extérieur, non abonnées, afin de communiquer sur la salle à l’extérieur et créer du trafic supplémentaire. Je souhaite organiser une journée complète dédiée à la nutrition, accompagnée d’un diagnostic des blessures et d’une séance de sport. Je souhaite développer l’haltérophilie sur le long terme, c’est une de mes passions. Cette discipline procure du plaisir, du challenge, et j’ai besoin de me surpasser, me dépasser. C’est également une aide pour faire face aux problèmes physiques tels que la cyphose. L’haltérophilie permet aux personnes de tenir leur colonne vertébrale plus droite. Plus tard, j’aimerai développer des compétitions. Ma satisfaction est d’avoir fait perdre 26 kilos en 6 mois à une personne atteinte d’obésité. Je lui ai conçu un programme sur-mesure : cardio, haltérophilie, parcours isométriques, mise au point des méthodes. L’haltérophilie permet de brûler tout le temps des calories. J’aime transformer les gens, les soutenir, les aider à changer, à surmonter leurs douleurs psychiques, leurs problèmes (boulimie, problèmes de santé). Je suis passionné par la psychologie. Ce qui m’anime au quotidien : aider les gens à déplacer des montagnes. J’aime redonner la confiance chez la femme. J’ai toujours prôné les femmes qui ont de belles valeurs et qui méritent d’être soutenues, admirées car elles réalisent des choses exceptionnelles. Vous savez que la femme est plus forte que l’homme, parfois ?! Elle a la capacité de porter des poids plus lourds que l’homme. Sur le cardiovasculaire, le renforcement musculaire, la femme est plus forte. On mérite tous de changer, il suffit d’avoir la volonté, l’envie et un bon coach qui va donner des clés pour nous prendre en main. Dans le sport qu’on a créé, les gens se transforment, se changent et deviennent plus forts, puissants au fond d’eux. La satisfaction client est bonne, et ça, c’est notre plus belle satisfaction.

6/ Selon vous, un coach sportif est-il à même d’aider une personne dans la phase rééducation suite à une blessure ?

Un coach est fait pour travailler avec des personnes blessées, à travailler la rééducation sur corps à condition que la personne soit suivie par un kinésithérapeute et/ou nutritionniste. On peut avoir de bons résultats en rééducation après 1 an.

7/ Quelles sont les valeurs essentielles prônées par un sportif de haut niveau, selon vous ?

  • Etre excellent dans tous les domaines du sport et maîtriser tous les aspects, les techniques.
  • Etre Intelligent
  • Etre toujours juste
  • Bienveillant
  • Etre quelqu’un de bien…

Les compétiteurs de haut niveau sont souvent des personnes qui ont vécu des épreuves, du harcèlement, des violences physiques et mentales, du racisme. Ils font tout pour s’en sortir (phénomène de résilience) et aller plus haut, déployer des forces pour surmonter leurs blessures. L’exemple incroyable est celui de Connor Mac Gregor qui est devenu Champion de MMA alors qu’il était SDF…

8/ Comment vous vous projetez dans 5 ans dans le domaine du sport ?

Mon rêve : devenir athlète de haut niveau. Voyager, aller aux States. J’aime le style et l’esprit des américains. Si je n’atteins pas mon rêve d’athèle… Je deviendrai professeur expert en Crossfit, Haltérophilie, Cross-Training et musculation bien sûr ! Ou bien professeur BPJEPS ou à l’INSEP.